Ambiances, densités urbaines et développement durable
À l’heure où les besoins et attentes des Français en matière de logement sont de plus en plus prégnants, il est important de ne pas se tromper dans les solutions constructives, le renouvellement urbain et l’aménagement. Malgré l’ampleur des besoins, les opérations de requalifications urbaines et d’aménagements nouveaux, gagneront à être mûrement réfléchies afin de créer durablement, un cadre de vie de qualité. Les moyens et le temps de réflexion nécessaires pour la réussite de tels projets, – tels ceux de la concertation, de la programmation et des études préalables – ne doivent pas être économisés au risque de réitérer les erreurs urbanistiques du passé, largement provoquées par les situations de crise. L’urgence ne doit pas nuire à la qualité, et l’inaction prorogerait une situation dommageable, tant pour les habitants que pour les finances publiques.
Avec 120 milliards d’euros par an (140 milliards si l’on inclut les travaux publics), le secteur de la construction et du cadre de vie est de loin le plus important des secteurs d’activités de l’économie française.
Son impact économique considérable, recouvre des dimensions sociales, environnementales et culturelles. Pourtant ce principal vecteur économique et de cohésion sociale affiche, depuis des décennies, des faiblesses majeures :
– les bâtiments représentent 43 % de l’énergie consommée et contribuent pour 22 % aux émissions des gaz à effet de serre ;
– l’étalement urbain qui s’effectue au détriment des espaces naturels engendre pour la collectivité des coûts induits, notamment de transports et d’équipements, très élevés ;
– le « mal vivre » de certains ensembles urbains (grands ou petits) est indéniable ;
– l’usage de certains matériaux de construction provoque de graves problèmes de santé pour les usagers et les habitants (amiante, plomb…) et des dépenses de santé élevées pour la collectivité.
Editions PC, Paris, 2008